Delaney fait actuellement son apprentissage comme poseuse de panneaux muraux secs, de carreaux acoustiques et de lattes, l’un des trois programmes du Sceau rouge offerts par le Syndicat des charpentiers-menuisiers. Elle travaille à Windsor, en Ontario, pour la section locale 494 du Syndicat des charpentiers-menuisiers et participe à la construction d’un projet de copropriétés.

En quoi consiste le travail de Delaney?

En compagnie d’un partenaire, Delaney installe la charpente et les cloisons de chaque étage. Plus concrètement, elle :

• Étudie les plans et trace des lignes à la craie à l’emplacement des murs;
• Installe les rails métalliques supérieurs et inférieurs sur ce tracé;
• Fixe les montants sur ces rails pour former l’ossature des murs;
• Pose les linteaux de porte, les conduits de reprise d’air froid, etc.;
• Pose la barre audio sur le mur.

Quels sont les bons côtés d’une carrière dans les métiers spécialisés?

« J’adore ça jusqu’à présent, affirme Delaney. On touche un peu à tout et on acquiert de l’expérience. Dans mon cas, j’étudie le plan pour savoir où poser les murs, coupe les rails et marque l’emplacement des montants. »

Ce qu’elle aime également, c’est de voir le projet avancer et d’y participer de A à Z.

Quel conseil donneriez-vous aux plus jeunes?

« La première étape, c’est de se lancer », conseille Delaney.

« Mettez le pied à l’étrier, voyez ce qu’il en est et trouvez votre voie. C’est comme ça que j’ai su ce que je voulais faire. » Delaney a commencé comme apprentie dans le programme de travaux généraux de charpenterie et de menuiserie, mais après avoir découvert ce qu’elle préférait, elle a changé pour la pose de panneaux muraux secs, de carreaux acoustiques et de lattes (programme aussi désigné sous le nom de « pose de systèmes intérieurs »).

« Il faut l’essayer pour le savoir », dit-elle en précisant qu’il n’y a pas de mal à se réorienter. « Les gens qui envisagent une carrière dans les métiers spécialisés doivent savoir que la plupart des compétences sont transférables. Prenons par exemple l’utilisation d’un ruban à mesurer… Une fois que vous connaissez vos mesures et vos fractions, même si vous optez pour un autre métier, comme la plomberie ou l’électricité, ce sont des connaissances que vous pouvez appliquer. »

Rémunération

Delaney a réalisé l’ampleur de la liberté financière que procurent les métiers spécialisés quand sa voiture est tombée en panne pendant sa première année d’apprentissage et qu’elle a pu s’offrir ce qu’elle voulait au lieu de se contenter d’un modèle bas de gamme. Et elle raffole de son nouveau VUS!

lle prévoit de passer son examen pour le certificat de qualification professionnelle dans un an et demi. Une fois son diplôme du Sceau rouge en poche, son salaire grimpera à un taux de 33 $ à 40 $ l’heure! « C’était le côté intéressant pour moi », confie-t-elle.

En quoi consiste votre apprentissage?

Selon les exigences du programme canadien du Sceau rouge, il faut compter environ 5 400 heures pour terminer une formation en pose de panneaux muraux secs, de carreaux acoustiques et de lattes. Mis à part deux blocs de huit semaines de cours (élémentaires et avancés), l’apprentissage se fait sur le terrain.

Comme l’explique Delaney, ces heures de cours sont réparties dans le temps. Ainsi, le parcours habituel peut durer trois ans, parfois plus. Ensuite, les apprentis et apprenties peuvent passer l’examen pour obtenir leur certificat de qualification professionnelle qui, dans le cas du programme de charpenterie-menuiserie, est un certificat du Sceau rouge (une preuve d’excellence qui offre la possibilité de travailler ailleurs au Canada).

Du côté du Syndicat des charpentiers-menuisiers, le programme théorique à l’école de métiers est réparti sur deux sessions, chaque cours étant proposé en un bloc de huit semaines. Delaney a déboursé la somme de 500 $ pour réserver sa place, mais une fois son diplôme obtenu, le Syndicat la lui remboursera. Pour ses études, il lui a fallu s’installer à Hamilton. Toutefois, elle a eu droit à des prestations d’assurance-emploi, ainsi qu’à un montant de 1 500 $ payé par le Syndicat pour la défrayer de ses frais d’hébergement et de subsistance. Le gouvernement lui a aussi versé des prestations de déplacement. Ainsi, elle gagnait 600 $ par semaine pour aller à l’école. « C’était génial! » Elle passait ses week-ends à faire de la randonnée et à explorer la région. « C’était chouette de pouvoir découvrir un nouvel endroit. »

Delaney a trouvé ses études très intéressantes et en souligne quelques-uns des points saillants :

• Il y a cinq disciplines : mathématiques, théorie, pratique, lecture de plans, communications générales;
• On bâtit une cloison en 2 jours dans l’atelier, puis on la divise en 2 pour obtenir 10 compartiments, un pour chaque élève;
• Une journée ordinaire consiste à faire des maths et un projet de construction. Il y a aussi parfois de la théorie et de la lecture de plans à l’horaire;
• Pendant les quatre premières semaines, on travaille à un rythme relativement rapide et on fabrique un arc gothique, un cadre de porte, des murs, une fenêtre hexagonale, une retombée de plafond, une retombée de plafond angulaire et une colonne;
• Au cours de la quatrième semaine, il y a un examen de mi-session sur les maths, la théorie et la lecture de plans;
• On voit ensuite les plans d’implantation et le montage de murs bien droits. Puis, on procède à un grand nettoyage en démontant les structures et en déterminant les matériaux qui peuvent être réutilisés;
• Au cours des dernières semaines, on travaille sur nos projets finaux, jusqu’à l’examen pratique, où l’on dispose de deux jours pour construire un module composé de quatre parois indépendantes, auxquelles on ajoute tout ce qu’on a appris lors de la fabrication initiale du compartiment..

Que ferez-vous après votre apprentissage?

« Idéalement, j’aimerais travailler en compagnonnage pendant quelques années pour acquérir de l’expérience », indique Delaney. Elle espère ensuite occuper un poste de contremaître ou de cheffe de sa propre équipe. À terme, elle aimerait découvrir le côté gestion et déléguer le travail à d’autres. Elle sait que chaque étape exige du temps et des connaissances. C’est pourquoi elle s’efforce pour le moment d’apprendre un maximum de choses… tout en s’amusant follement!